Ma journée "Mac Gyver"
L'activité de confiturière est parfois un peu périlleuse.
Il ya bien les petits bobos consécutifs aux subites projections de sirop bouillant sur mes petites mains délicates, mais cela fait partie des risques du métier et ma foi, je m'en accomode ou m'en prémunis en portant des gants ou en utilisant des ustensiles à trèèèèsss looong manche.
Nan, je vous parle des risques que mon insassiable gourmandise me pousse parfois à prendre ^_^
J'en veux pour preuve ce qui a occupé une bonne partie de ma journée de dimanche dernier.
Entre deux giboulées de mars (oups, de mai), j'ai entrepris de partir à la cueillette de fleurs d'acacias. Au printemps cet arbre, qui pousse souvent au bord des routes, se couvre de grappes blanches . Sa période de floraison au parfum subtil est éphémère, il ne s'agit donc pas de la louper. Cà tombe bien, il y en a un superbe chez nous. Il parfume tout le jardin de sa douce odeur de miel dont raffolle les tourterelles mais aussi de nombreux insectes.
Le hic, c'est que notre acacia n'est pas , comme dire, d'un abord facile, facile....
Je ne résiste pas à ces grappes nacrées. Leur parfum est si enivrant, si caractéristique... un subtil mélange de miel aux accents de bergamote ou de fleurs d'oranger . M Gourmandises, dans un élan de solidarité, a déployé son échelle de pompier, et ni une ni deux, a escaladé l'engin pour scier la seule branche accessible. Je vois d'ici vos cheveux se dresser sur la tête. Il n'est pas de mes pratiques de décapiter un arbre pour en cueillir la substantifique récolte. Il s'agissait en l'ocurence d'un rejet qu'il fallait de toutes les façons tailler. Alors autant en profiter dès maintenant, non ?
Une fois la dite branche sciée,
et les fleurs éprappées,
commence la longue et laborieuse séance d'un épluchage méticuleux qui consiste à détacher à la main chaque pétale des parties vertes et d'ôter le pistil. S'armer de -beaucoup- de patience
C'est un luxe propre à l'artisanat du goût.
Quelques heures plus tard, voici ma première moisson :
Petite devinette : savez-vous quel poids représente ce volume de fleurs (indice de volume : 2,5 litres)?
L'art d'une confiture riche en saveurs repose sur le respect du temps de préparation : des macérations prolongées et douces pour concentrer tous les parfums. C'est parti pour 24 heures de macération
En attendant de mettre en pot ma nouvelle cueillette, je n'ai pas su résister à la tentation de déguster quelques beignets de fleurs d'acacia préparés vite faits sur le pouce. Du bonheur à l'état pur !
Le saviez-vous ?
Cet arbre que nous nommons acacia en réalité, ce n'en est pas un.
L'histoire commence à la cours d'Henri IV... Originaire de Virginie, le robinier (Robinia pseudoacacia L.)est originaire des Apalaches. Il a été introduit par Jean Robin, botaniste attitré du roi Henri IV. Il reçut un jour les graines d'un ami naturaliste américain et en fit tout de suite bon usage en plantant le premier spécimen place Dauphine à Paris en 1601. Peu de temps après, l'arbre s'est éteint mais on a pu transplanter deux autres individus, l'un situé au square Viviani (1620) et l'autre au Jardin des Plantes (1636). Rendez-vous également au square Saint-Julien le Pauvre dans le 5ème arrondissement où se trouve le doyen des arbres de Paris (+ de 400 ans) ! La culture du faux acacia s'est ensuite développée pour de multiples raisons : il croît rapidement, fixe les talus avec ses grosses racines et surtout offre un bois dur et imputréscible.
On prête aux fleurs d'acacia des vertus calmantes pour les maux d'estomac, les aigreurs et les digestions difficiles.
Vous reprendrez bien un petit beignet d'acacia ?
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